Remplacer un surpresseur varem avec vessie n’est pas très compliqué à condition de bien comprendre son fonctionnement, je vous explique tout dans ce tuto.

Explication de fonctionnement d’un surpresseur avec vessie

Tout d’abord, ou est l’eau, ou est l’air ?

Sachez qu’il y a beaucoup de confusion sur les forums et vidéos youtube que j’ai trouvé.

Alors voici ma réponse avec photo et schéma

L’eau se trouve dans la vessie, la vessie au milieu du réservoir et l’air entre les parois du réservoir et la vessie. Donc quand vous entendez ou visionnez qu’il faut gonfler la vessie avec de l’air, et bien ce n’est pas possible !!

Pour bien comprendre, je vous propose une analogie avec un tube de dentifrice :

Quand vous pressez un tube de dentifrice avec votre main pour faire sortir le produit, vous exercez une pression sur un contenant. Le surpresseur fonctionne de la même façon ; la pression d’air dans le réservoir appuie sur la vessie pour faire sortir l’eau quelle contient.

On comprend mieux ainsi pourquoi la pression d’air est importante et pourquoi un surpresseur Varem ou d’une autre marque est livré avec une pression d’usine à 2 bars.

Combien faut-il de pression d’air dans un surpresseur avec vessie ?

Evidemment cela dépend de votre installation, mais nous allons ensemble, comprendre le fonctionnement d’un surpresseur et quelle pression mettre dans le réservoir.

Comme dit plus haut, la pression d’usine est de 2 bars. Donc si vous souhaitez installer ou remplacer un surpresseur Varem avec vessie, vous avez 2 bars qui écrase la vessie qui pour le moment est vide.

L’avantage d’avoir une pression d’air d’un coté et une pression d’eau de l’autre est de pouvoir avec un pressostat déclencher le remplissage et l’arrêt d’une pompe tout en conservant une pression sur l’eau pour la faire sortir et obtenir une pression d’eau au robinet. Quand je dis « sortir », il s’agit de pousser l’eau dans votre tuyauterie et ainsi avoir de l’eau à votre robinet et idéalement avec une pression souhaitée.

Exemple de pression d’air dans le surpresseur

J’ai 2 bars de pression d’air, je remplis la vessie avec une pompe qui a un débit suffisant pour remplir entièrement la vessie. Pour information, le pressostat est installé au-dessus de la vessie et mesure la pression dans la vessie.

  1. La vessie est vide, la pression est de 2 bars d’air dans le réservoir
  2. Elle commence à se remplir d’eau avec la pompe
  3. La vessie se gonfle d’eau, occupe plus de volume et fait monter la pression d’air dans le réservoir.
  4. Elle est dorénavant quasi pleine d’eau, votre pompe s’arrête à une pression souhaitée (voir plus bas le fonctionnement du pressostat)
  5. La vessie prenant du volume à l’intérieur du réservoir, la pression d’air augmente donc au fur et à mesure jusqu’à environ 6 bars pour une installation domestique.

Votre surpresseur avec vessie se trouve maintenant opérationnel.

Que se passe t’il maintenant si vous ouvrez un robinet ?

Et bien la pression d’air, qui est maintenant de 6 bars dans l’exemple, presse la vessie et l’eau sous pression également s’éjecte jusqu’à se vider entièrement. Une fois la vessie vide vous retrouvez vos 2 bars de pression qui sont contenu dans le réservoir. Mais le principe d’un surpresseur n’est pas de se vider entierment mais bien de se remplir à chaque cycle tout en concervant un minimum d’eau et de pression pour assurer un fonctionnement optimal. Qu’il soit presque vide, à moitié rempli ou plien. Il faut donc un déclenchement de la pompe à une pression minimum souhaitée pour relancer votre pompe et de nouveaux remplir la vessie.

Nous venons de comprendre le cycle complet.

Pour finir l’exemple, j’ai donc bien :

  1. Une pression de 2 bars d’air dans le réservoir au début
  2. Un réglage à 2.5 bars de pression pour enclencher la pompe
  3. Un réglage à 6 bars de pression pour arrêter la pompe

Le fait d’avoir une pression supérieure d’enclenchement de pompe à la pression de départ (2.5 bars par rapport à 2 bars) permet d’avoir toujours de l’eau dans la vessie et donc à disposition pour les usagers, au moins le temps que la pompe remette de l’eau au moment de son déclenchement. C’est aussi très utile quand votre installation est couplée à un arrosage automatique de votre jardin.

Comment augmenter la pression d’eau au robinet avec un surpresseur à vessie ?

Une réponse simplifiée dirait : en mettant plus de pression d’air dans le réservoir. Par exemple, 3 bars à la place des 2 bars ou d’avoir une plage de fonctionnement du pressostat plus importante.

Mais il y a de nombreux paramètres à prendre en compte avec un surpresseur à vessie.

Si vous augmentez la pression d’air,

  1. Il va falloir également augmenter la pression d’enclenchement de la pompe pour avoir un écart significatif permettant une réserve d’eau.
  2. La pompe doit être suffisamment puissante pour remplir votre vessie malgré les 3 bars de pression d’air exercée sur celle-ci au départ. La pression va augmenter au fur et à mesure du remplissage de la vessie. Donc immaginons :
    • Pression d’air 3 bars
    • Enclenchement 3.3 bars
    • Arrêt 6.5 bars

La pression au robinet corrspondra en moyenne à la plage de fonctionnement du pressostat, soit 3.2 bars. Il vous faudra dans cet exemple une pompe d’au moins 7 bars de pression pour atteindre sans difficulté la pression de coupure.

Ce type de réglage permet essentiellement de garder une pression plus élevée au robinet en début de course, c’est-à-dire quand la vessie est presque vide.

Mais, ce réglage à l’inconvénient d’augmenter la pression plus vite et atteindre finalement la pression de coupure de la pompe. Bien sûr cela va dépendre aussi du débit de votre pompe. Un mauvais calcul de ces paramêtres pourrait compliquer le remplissage de la vessie et de devoir répéter très souvent l’opération de remplissage de la pompe. Donc plus d’usure de la pompe et plus de consommation électrique.

Quelles sont les précautions à prendre pour régler un surpresseur avec vessie ?

Attention, sachez que si votre installation n’est pas munie d’un régulateur de pression en aval, la pression importante (au-delà des 3.5 bars) peut entrainer des fuites par fissure ou cassure des soudures faiblardes de vos tuyauteries.

C’est donc tout un art de régler les paramètres : pression d’air, pression d’enclenchement de pompe et pression d’arrêt de pompe. Le débit de la pompe et le nombre de litre de remplissage de la vessie lors du cycle.

Enfin, sachez que pour ajuster la pression d’air dans le réservoir, vous devrez vous équiper d’un compresseur avec un bon débit de sortie car le volume est important. Avec une pompe à vélo, ça ne marche pas 😉

Attention également, pour une durée de vie plus longue il est préférable de le remplir avec de l’azote hydrogéné pour éviter l’humidité et à terme la rouille.

Pour tous conseils ou besoins, n’hésitez pas à nous contacter

Pourquoi une pompe est-elle souvent obligatoire pour un surpresseur avec vessie ?

Maintenant que vous avez compris les réglages de pressions d’air et du pressostat, imaginez faire ces réglages avec une entrée d’eau à 3 bars. Tiens, et pourquoi 3 bars ? Et bien il s’agit de la pression moyenne d’arrivée d’eau de ville, entre 3 et 3,4 bars.

Toutefois, selon un article de l’Anil (agence nationale pour l’information sur le logement) la loi n’est pas très exigeante et prévois une pression de 0.3 bars minimum et c’est au propriétaire de se munir d’un surpresseur et d’en assumer le coût. C’est pourquoi le service des eaux local renforce souvent l’obligation du service distributeur.

Si votre surpresseur est important, comme notre tuto en photo, de 300 litres et bien en cours de remplissage vous allez vite atteindre 3 bars de pressions d’air et n’ayant pas plus à l’entrée d’eau vous ne pourrez pas remplir complétement la vessie. Vous aurez dans ce cas, plus de pression coté air que coté eau. Dans ce cas il vous faut une pompe qui puise dans un autre réservoir ou une pompe immergée qui délivre beaucoup plus que 3 bars pour remplir correctement la vessie.

Mais que se passe-t-il si la pompe remplit totalement la vessie et continue d’envoyer de l’eau ?

Cala ne doit pas arriver pour 2 raisons :

  1. Si votre vessie est pleine la pression augmente très vite et actionne le pressostat de coupure de la pompe.
  2. Si le pressostat est défectueux, alors votre installation comprend normalement (obligatoire) une soupape de sécurité tarée à 6.5 bars pour l’exemple avec une évacuation.

Petit clin d’œil à l’intérêt de monter une soupape de sécurité.

Comment régler la plage de fonctionnement d’un pressostat d’une pompe sur un surpresseur avec vessie ?

Je vous conseille d’avoir un pressostat équipé d’un manomètre et avant d’expliquer les réglages, il y un ordre des actions à respecter.

Et bien entendu de connaître la pression maximum de votre pompe ! Souvent exprimé en hauteur d’eau, vous trouverez cette information sur l’étiquette technique de votre pompe. Un exemple : H 80 m = 8 bars de pression max car 1 bar tous les 10 mètres.

Vous devrez également connaître ou identifier la plage de fonctionnement de votre pressostat, entre pression basse et pression haute.

Tout d’abord, il faut régler le déclenchement de la pompe.

  1. Débrancher la pompe (si pas de pompe : fermer la vanne d’arrivée d’eau)
  2. visser la vis de réglage d’enclenchement (flèche bleue sur la photo) sur une pression élevée (en gros, à fond)
  3. rebrancher la pompe ou ouvrez votre vanne
  4. la pompe ne doit pas s’enclencher (si enclenchement, couper la pompe et revisser encore plus)
  5. dévisser lentement la vis pour atteindre l’enclenchement de la pompe
  6. Une fois enclenché, coupez la pompe au télérupteur ou manuellement

La flèche noire sur la photo sert à enclencher la pompe

réglage Vis pressostat surpresseur varem

Ensuite il faut régler la coupure

  1. Mettre le système hors tension (débranchez éléctriquement le pressostat)
  2. Dévissez la vis de coupure (flèche rouge sur la photo) juste à une pression supérieure à votre réglage d’enclenchement.
  3. Remettre en tension
  4. Faites un tirage d’eau pour redémarrer le cycle
  5. Votre pompe devrait maintenant démarrer et s’arrêter presque aussitôt
  6. Répétez l’opération à chaque fois hors tension)
  7. Vissez lentement la vis de coupure pour augmenter la plage de fonctionnement
  8. Attention à ne pas dépasser la pression de la soupape de sécurité. Sinon réduire la pression de coupure en dévissant la vis.

Quelles sont les pannes éventuelles d’un surpresseur à vessie ?

La plus courante concerne le pressostat. Conséquence plus d’eau au robinet.

La pompe ne s’enclenche pas ! Un surpresseur avec vessie est souvent installé dans un garage ou une pièce mal isolée ou poussières et humidité sont présentes. Le pressostat est assez sensible en vieillissant. Soit les poussières s’accumulent dans son système soit c’est l’humidité qui finit par rouiller de petits éléments et l’un comme l’autre a pour effet de gripper le déclenchement.

Soufflette et petit graissage et c’est reparti. (hors tension)

Sortir la vessie d'un surpresseur

Ensuite, avec l’âge, la vessie est souvent en cause.

Elle finit par se percer, ou devient poreuse et avec la pression, l’eau finit par aller dans la partie réservée à l’air. Conséquence le surpresseur est remplit d’eau, les réglages deviennent impossibles. Il est temps de tout démonter pour vérifier la vessie. Parfois, pour confirmer le diagnostique simplement, vous avez de l’eau qui ressort de la valve de pression d’air en appuyant dessus.

Vessie surpresseur varem

Le remplacement de la vessie d’un surpresseur est possible, mais vérifiez les prix ! souvent l’écart entre la vessie de remplacement et un surpresseur neuf n’est pas très important. Car en plus de la vessie, vous devrez souvent remplacer la vis de maintien de vessie en haut et votre réservoir doit être à l’intérieur bien rouillé. Vous prenez donc le risque avec la rouille présente à l’intérieur du réservoir de repercer ou d’user prématurément la nouvelle vessie. Bref, souvent ça ne vaut pas le coup. Mieux vaut partir sur du neuf et avec un entretien régulier, être tranquille une bonne vingtaine d’année.

Plus rarement, un problème de pompe

Je précise « rarement » car il s’agit pour ce cas, le plus souvent d’une panne franche vite détectée. La pompe fonctionne ou pas !

Les problèmes de pompe peuvent être :

En premier lieu, vérifiez s’il y a bien encore de l’eau dans votre puisage.

  • Moteur grillé, pompe HS
  • En-sablage des éléments de la pompe
  • Disjoncteur, fusible ou coupure du câble électrique
  • Disfonctionnement du télérupteur
  • Pour les pompes en triphasée, elles peuvent fonctionner mais avec moins de puissance suite à un problème de phase ou rupture du neutre et donc ne pas atteindre la pression de coupure du réglage initial.

 

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